Organisation du village post-incendies

Pour mettre nos champs, nos oliviers, nos maisons, les vies de nos concitoyens et notre environnement à l’abris de ces attaques, nous devons impérativement mettre en place un plan de veille stratégique qui servira à guider nos efforts afin d’atteindre les objectifs suivants :

- Identification des risques pour les catastrophe naturelles/ humaines
- Proposition de solutions pour la mitigation des risques identifiés
- Désignation et quantification des moyens à mettre en œuvre pour chaque solution envisagée.
- Désignation des personnes responsables pour la mise en place des solutions envisagées et leur suivi.
- Coordination avec tous les villages de la région pour qu’il y ait synchronisation des efforts et optimisation des solutions.

Je me chargerai de la mise en place de ce plan dans les jours à venir et je le partagerai sur le site web du village pour qu’il soit revu et complété par toute suggestion qui apportera un plus. Une fois termine, il sera soumis au comite de village pour approbation et qui par la suite se chargera de le distribuer à toutes les familles du village afin qu’elles soient informées des mesures à prendre dans des situations de crises comme celle qui venait de nous affligeait.

Pour les actions immédiates qu’il faudrait entreprendre afin de se préparer à une éventuelle reprise d’incendies dans les jours / semaines à venir, je cite ce qui suit :

- Acheter une dizaine de citernes de taille moyenne et les mettre dans des points névralgiques à côté des maisons habitées très proches des maquis.
- Acheter une dizaine de pompe / moteur qui serviraient à pomper l’eau des citernes et booster la force de frappe lors de l’extinction des incendies.
- Acheter des tronçonneuses qui aideraient dans les efforts de coupure des arbres pour arrêter la progression des feux. Elles peuvent être louées par des particuliers pour la coupure de bois dans leurs champs, ce qui donnerait un peu de revenu au village.
- Acheter des faucilles électriques qui serviraient au début de chaque été aux opérations de désherbage autour du village. Elles peuvent être louées par des particuliers pour le fauchage des herbes dans leur champs, ce qui allègerait les taches pour nos mères et donnerait un autre de revenu au village.
- Acheter des poubelles collectives pour les ordures ménagères avec option de ségrégation (verre, plastique, carton. Etc) et sensibiliser les foyers aux bienfaits de l’écologie de l’environnement. Le verre et le plastique collectés peuvent être vendus aux sociétés de recyclage, ce qui génèrerait un autre revenu au village. Une fois que tous les quartiers sont équipés et les citoyens du village informés et sensibilisés, il faudrait organiser thachemyith tous les weekends afin d’éliminer tous les points de jets d’ordures qui polluent la vue et l’environnement et instaurer une amende conséquente pour tous les contrevenants. En réalité, être Kabyle c’est ça en fait et il est grand temps de ressusciter ces pratiques oh combien nobles et salvatrices.
- Initier des compagnes de reboisement tout le long de l’année.

Nous ne sommes pas obligés d’acheter tout à la fois, mais il faudrait commencer par quelque chose. En ce qui nous concerne, citoyens du village a l’étranger, nous allons soutenir l’effort financier nécessaire à la réalisation de ces objectifs, en continuant la quette que mon frère Djamel a initié, afin qu’elle devienne une sorte de fonds d’investissement du village qui sera alimenté par des contributions mensuelles de 20 à 50 euros par mois (chacun selon ses capacités financières), et dont la comptabilité sera tenu par un comptable qualifié au niveau du village (par exemple Houria Naar et Medjad Sadek).
Pour les projets à moyen et long terme, qui vont nécessiter des investissements substantiels, j’en citerai quelques-uns dans le plan que je vais préparer.

Enfin, cette tragédie nous a accablés de douleur et de tristesse, mais elle est aussi l’occasion de questionnement profond au fonds de chacun de nous. Nous devrons rebondir mais il faudrait que ce soit sur de bonnes bases, comme nos ancêtres qui n’ont comptés sur personne et malgré toutes les difficultés matérielles, ils ont vécu en harmonie avec la nature et l’environnement.

A défaut de prendre notre destin en main au niveau local, et si on va ajouter le changement climatique, qui est une certitude mathématique et réelle avec tout ce qu’il charrie comme catastrophes naturelles et bouleversements sociétaux, à cette équation faite de démission de l’état, d’absence de prévision et planification, de corruption généralisée et d’absence de volonté de reformer l’état jacobin centralisé et centralisateur qui bloque et freine les initiatives, il faudrait s’attendre au pire dans les années à venir.